Offre thèse de doctorat LE METHANISEUR ET LE TERRITOIRE
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Le Méthaniseur et le Territoire : Passé, Présent et Futur(s) de la Méthanisation
Etablissement d’accueil : Institut Polytechnique UniLaSalle
Unité de Recherche : InTerACT - Innovation Territoire Agriculture et Agro-Industrie, Connaissance et Technologie
Ecole Doctorale : Ecole Doctorale 71 « Sciences pour l’Ingénieur », Université de Technologie de Compiègne
Encadrants : Nicolas Brault, Loïc Sauvée
Date de démarrage : Septembre/Octobre 2024
Mots clés
Bioéconomie, méthanisation, territoire, prospective, sociologie des sciences et techniques
Description de la Problématique de Recherche
Dans un contexte global marqué à la fois par la nécessité d’une transition énergétique pour atténuer les effets du réchauffement climatique et de la toute aussi nécessaire (re)conquête de notre souveraineté énergétique au regard de la situation géopolitique globale extrêmement tendue, la méthanisation apparait comme une solution idoine pour garantir une souveraineté en matière de production énergétique, en particulier de gaz. Cette solution serait de surcroît écologique (d’où le nom de « gaz vert » ou de « biométhane » donné à ce gaz) en tant qu’elle favoriserait la bioéconomie via la transformation de biomasse (effluents d’élevage, cultures, déchets alimentaires…) en énergie.
Si les aspects techniques semblent globalement maîtrisés ou en cours de maitrise, les aspects sociaux de la méthanisation sont encore sujets à controverse, comme d’ailleurs tous les sujets qui touchent de près ou de loin à l’agriculture ou à l’industrie, et spécifiquement à l’implantation d’infrastructures potentiellement dangereuses. Un certain nombre de travaux ont déjà étudié les différents freins et leviers au développement de la méthanisation (Chodkowska-Miszczuk, Martinat, et Cowell 2019; Berthe, Grouiez, et Fautras 2022; Gomant et Deffain 2022; Bourdin 2020), ou se sont focalisés sur la gouvernance comme enjeu majeur du développement d’une filière méthanisation en France (Bourdin 2019; Bourdin, Jeanne, et Raulin 2020; Niang, Sad-Apt, et Bourdin, s. d.). En arrière-fond se pose la question de « l’acceptabilité sociale » (selon l’expression consacrée) de la méthanisation et des méthaniseurs, ainsi que des controverses autour de cet objet relativement nouveau dans le paysage français. Un rapport sénatorial publié à la fin de l’année 2021 (Salmon 2021) confirme cette « acceptabilité contrariée », qui tient autant à l’ignorance du grand public sur ce qu’est la méthanisation (seulement 2% de la population connaitrait la méthanisation « ne serait-ce que de nom ») qu’aux externalités négatives liées aux risques environnementaux (accidents, pollution des eaux et des sols, émissions de gaz à effet de serre…). Si l’on se focalise sur la méthanisation agricole se pose par exemple la question de l’accaparement de la surface agricole utile, au détriment par exemple des cultures alimentaires ; ou encore des interrogations sur le rôle de la réglementation dans la détermination des pratiques culturales des agriculteurs, notamment quant aux cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). D’aucuns voient d’ailleurs dans la méthanisation le « stade suprême de l’agriculture industrielle » (Lecoeuvre 2022), qui viendrait renforcer le poids économique et politique à la fois des grands propriétaires terriens mais aussi de toute l’agro-industrie.
En somme, au cœur de la problématique sociale de la méthanisation se jouent et se rejouent les conflits et les controverses classiques sur l’agriculture mais aussi sur l’industrie, en particulier agro-alimentaire, qui voient s’opposer le local et le global, l’artisanal et l’industriel, ou encore les besoins et les profits. Là où les méthaniseurs permettraient aux différents acteurs d’un territoire d’être plus autonomes tant au niveau des fertilisants que de l’énergie, les logiques à la fois politiques et économiques (via les subventions de l’Etat notamment) tendraient à des modèles de méthanisation qui favorisent les intérêts de quelques agriculteurs ou industriels déjà dominants.
Au-delà du méthaniseur lui-même, c’est donc la filière de la méthanisation, avec ses multiples acteurs, qui « reste à définir », comme le souligne le rapport du Sénat. Selon les sénateurs en effet, le « modèle français pein[e] encore à s’affirmer ». C’est pourquoi les trois premiers axes de ce rapport préconisent d’abord de « clarifier les politiques publiques » puis de « structurer la filière pour améliorer les pratiques » pour enfin « territorialiser les projets ». Avec plus de 1700 méthaniseurs installés sur le territoire français à la fin 2022 (https://www.methafrance.fr/en-chiffres), dont 139 méthaniseurs agricoles dans les Hauts-de-France (au 31 mai 2023 : https://draaf.hauts-de[1]france.agriculture.gouv.fr/cartographie-et-etat-des-lieux-des-unites-de-methanisation-agricoles dans-les-a4054.html), la méthanisation constitue un enjeu crucial pour la région Hauts-de-France tant au niveau agricole, énergétique qu’en matière d’emplois.
Ce projet de thèse se situe donc à l’intersection de ces différentes problématiques (acceptabilité, controverses, filière) : pour le formuler de façon simple, il s’agit d’étudier les différentes relations qui existent entre le méthaniseur et son territoire, et comment ces relations déterminent aussi bien le méthaniseur que le territoire.
Objectifs
Cette thèse aura trois objectifs principaux qui seront aussi séquentiels :
1. Dresser un bilan historique de la politique européenne de développement de la filière de la méthanisation, afin d’en déterminer les réussites et les échecs
2. Étudier dans le détail (via des enquêtes sur trois ou quatre projets différents de méthaniseurs, dont 1 échec) les relations entre acteurs, contextes et filières afin de déterminer les freins et leviers mais aussi les éventuelles constantes qui déterminent les dynamiques entre acteurs, méthaniseurs et territoires, ce qui permettrait de disposer d’outils théoriques et pratiques pour résoudre d’éventuels conflits.
3. Elaborer des scénarii de développement d’une filière méthanisation selon une approche prospective afin de disposer d’outils pour concevoir cette filière.
Méthodologie proposée
Etape 1 : évaluer l’impact des politiques publiques de développement de la méthanisation en se fondant sur une étude rétrospective et historique de l’Allemagne. Il s’agira de déterminer comment le cadre politique, législatif et réglementaire a déterminé et dessiné la filière de la méthanisation en Allemagne et dans d’autres pays européens afin d’identifier les variables décisives à prendre en compte dans le cadre de la troisième étape de ce projet consacrée à la prospective. Des cas pratiques de méthaniseurs seront étudiés pour déterminer l’impact qu’ils ont pu avoir sur le territoire concerné afin de mettre en lien l’échelle territoriale, l’échelle nationale et l’échelle européenne des politiques publiques. Le livrable sera un bilan documenté de la politique européenne de méthanisation, à la fois à l’échelle locale, régionale et nationale.
Etape 2 : se rendre sur le terrain en identifiant un certain nombre de projets de méthaniseurs au sein du territoire des Hauts-de-France, à la fois de différents types mais aussi à différentes étapes (y compris des méthaniseurs en activité), en incluant au moins un projet qui aurait échoué. Les méthodes utilisées seront essentiellement qualitatives et d’ordre ethnographique. Il s’agira de produire une cartographie des acteurs et de leurs relations au sein des territoires, mais aussi un modèle d’analyse qui pourra servir aux projets futurs de méthaniseurs, en essayant de dégager des constantes et des variables importantes qui pourraient influer sur l’échec ou la réussite d’un projet.
Etape 3 : étude prospective de la filière méthanisation dans les Hauts-de-France, selon la méthodologie des scénarii prospectifs. Il s’agira d’appréhender les technologies de la méthanisation agricole dans leur territoire (conçu ici comme milieu sociotechnique, écologique, et géographique) pour concevoir des dispositifs techniques, économiques, réglementaires, politiques qui seraient les plus adaptés aux différents territoires. Deux livrables seront associés à cette dernière étape : des scénarii prospectifs de développement d’une filière de méthanisation dans la région Hauts-de-France, mais aussi un guide de synthèse de conception d’un méthaniseur au sein d’un territoire qui viendra synthétiser le travail de la thèse
Présentation de l’organisme d’accueil UniLaSalle
Fondé en 1854, fort de 4100 étudiants, de 520 personnels et de 22000 alumni, l’institut polytechnique UniLaSalle est un établissement d'enseignement supérieur privé d'intérêt général (EESPIG) situé sur quatre campus Beauvais, Amiens, Rouen et Rennes. Au travers de sa recherche, au sein de six unités et dans le cadre dans sa stratégie et ses cinq principaux engagements pour la transformation écologique et sociétale.au service des entreprises, des filières et des territoires, UniLaSalle bénéficie d’un environnement physique et humain favorable à l’émancipation et au développement de la recherche : école dans le TOP 10 happy School ; 200 ha d’espaces paysagers et cultivés ; plateformes de recherche ; FabLab en agriculture ; exploitations agricoles pilotes ; réseau de partenaires publics et d’entreprises (+ de dix chaires de formation et de recherche).
La présente thèse sera réalisée au sein de l’unité de recherche InTerACT (Innovation Territoire Agriculture et Agro-Industrie, Connaissance et Technologie) qui est une Unité propre de l’Institut Unilasalle (UP 2018.C102). Cette unité porte un double objectif. Premièrement, d'améliorer notre compréhension des processus d'innovation dans l'agriculture, l'agroalimentaire et l'agro-industrie, dans une perspective de transition vers des agroécosystèmes durables intégrés dans les territoires. Deuxièmement, comprendre les conditions économiques, sociologiques, sociotechniques et organisationnelles de ces mutations à l’échelle des entreprises, des filières et des territoires.
L’unité InTerACT s’inscrit dans le développement de 8 chaires industrielles formation et recherche, dont la chaire « Méthanisation Agricole & Transitions » soutenue par GRDF. L’unité est également conventionnée par l’École Doctorale de l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) dans laquelle la présente thèse sera inscrite.
Encadrement
Nicolas Brault : Dr. Enseignant-Chercheur en Histoire et philosophie des sciences, Directeur adjoint de l’unité de recherche InTerACT
Loïc Sauvée : Dr. Enseignant-Chercheur en sciences de gestion, Expert référent à la direction scientifique, Directeur de l’unité de recherche InTerACT
Profil recherché
Master 2 orienté développement territorial durable et/ou transition énergétique avec un intérêt pour la sociologie des sciences et des techniques ou Master 2 Sociologie des sciences et des techniques avec un intérêt pour la transition énergétique et/ou le développement territorial.
Compétences demandées : rigueur, curiosité scientifique, bonne organisation de son temps, bonne communication, connaissance ou intérêt pour la méthanisation, bon niveau d’anglais écrit et parlé.
Le dossier de candidature, constitué d’un CV, de vos relevés de notes de Master ou 4ème et 5ème année post-bac ingénieur et d’une lettre de motivation, est à déposer sur le site d’UniLaSalle, rubrique Offre d’emploi.
Le ou la doctorant(e) sera présent(e) 100 % de son temps à UniLaSalle (campus Beauvais).
La date limite des candidatures est fixée au 7 juin 2024.
Durée du projet : trois ans, 1er sept 2024 au 31 août 2027.
Rémunération : Salaire mensuel brut : 2100 euros. Cette thèse est co-financée par UniLaSalle et la Région Hauts-de-France
Au-delà de la rémunération, nous proposons également :
- 6 semaines de congés payés
- RTT: environ 23 par an
- 20 à 30 jours de télétravail annuel (hors COVID)
- Politique de formation du personnel ambitieuse (2022: 3.12% de la masse salariale)
- Restauration d’entreprise avec prise en charge partielle employeur (45%)
- Plan d’Epargne Entreprise
- Retraite supplémentaire
- Mutuelle isolée prise en charge à 100% par l'employeur
- Œuvres sociales du CSE (Comité social et économique)
- Infrastructures sportives à disposition (2 terrains de tennis, 1 salle de squash, 1 gymnase, 1 salle de fitness, parc de 10ha avec parcours de santé)
- Accès gratuit au centre d’innovation (Agrilab)
- Parking salarié
- Département
- 01 - Enseignement / Recherche / Pédagogie
- Localisations
- BEAUVAIS
- Statut à distance
- Hybride
BEAUVAIS
Pourquoi nous rejoindre
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Une école au service de tous les jeunes
A UniLaSalle, chaque collaborateur / collaboratrice participe à un objectif commun : accompagner les jeunes qui lui sont confiés vers la vie professionnelle et les aider à trouver leur voie.
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Engagée en faveur du développement durable
Nous plaçons le développement durable au cœur de notre identité et comme un objectif de notre plan stratégique. Nous nous voulons exemplaires en matière de réduction de l'empreinte écologique de nos campus.
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Ouverte sur l'international
En rejoignant UniLaSalle, vous aurez l’opportunité de sentir la force d'un réseau éducatif mondial et de vous enrichir d’une expérience internationale en effectuant un séjour à vocation professionnelle dans l’une des 64 universités lasalliennes.
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En plein développement
Ces dernières années ont été marquées par plusieurs fusions et une augmentation notable des effectifs étudiants et salariés. Ce fort développement a fait d’UniLaSalle l’un des pôles d’enseignement supérieur et de recherche majeurs dans le domaine scientifique.
Notre culture
A UniLaSalle, chaque collaborateur joue un rôle majeur et participe pleinement, quelle que soit sa fonction, au projet éducatif. En pleine croissance, nous sommes régulièrement à la recherche de nouveaux talents pour faire grandir notre projet.
À propos de UniLaSalle
Riche de 4 campus, 4200 étudiants et 22000 Alumni, UniLaSalle est une école d’ingénieurs et de vétérinaires post-bac labellisée EESPIG. Son positionnement “polytechnique” à la croisée des transitions énergétique, numérique et écologique lui confère une place de choix dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche français.
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